Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
Excellence M. Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo,Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements,
Excellence M. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames et Messieurs les Représentants des partenaires et des différentes Organisations Internationales,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaiterais, tout d’abord, vous adresser, Monsieur le Président de la République du Congo, mes plus vifs remerciements et ma gratitude à Vous, à votre gouvernement ainsi qu’au peuple congolais pour l’accueil chaleureux et fraternel qui nous a été réservé à moi et à ma délégation depuis notre arrivée dans votre beau pays.
D’emblée, je tiens à saluer la tenue, sous votre leadership, de cette réunion hautementimportante. Vous avez su endosser avec humilité et honneur cette immense responsabilité. Nous sommes convaincus que votre sagesse, votre érudition et vaste expérience vous permettront de prendre à bras le corps la lourde charge qui vous été confié par notre Union et qui consiste à relancer le processus de paix en Libye et à trouver une voie de sortie à la crise qui prévaut dans ce pays frère.
Dès le tout début de la crise en Libye, l ‘Afrique a été marginalisée et mise à l’écart de tout pourparlers. On dit que la nature a horreur du vide et nous africains avons laissé la place à une pluralité d’intervenants extérieurs au continent pensant que c’était une solution. C’est triste mais c’est une réalité à laquelle nous devons faire face. Néanmoins, ces interventions ont montré leur limites aujourd’hui; pire la crise n’afait que s’aggraver et la souffrance du peuple libyen perdure à ce jour.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
L’Afrique a élaboré une architecture selon laquelle
les problèmes Africains doivent être résolus par les africains ; tel a toujours été notre devise. Toutefois, il ya une évidence qui s’impose :la volonté de paix et l’engagement des parties libyennesconstituent le moteur de toute solution durable afin de rétablir la paix de Tripoli à Benghazi en passant par Tobrouk.
Il est donc temps que nous examinions ensemble avec les parties libyennes et les états voisins, qui eux aussi sont touchés, afin de trouver une sortie de crise pacifique qui mettent fin à ce processus infernal et tragique. Toutefois, l’harmonisation des positions des uns et des autres doit se faire au sein des organes de l’Union, notamment le Conseil de Paix et Sécurité et la Conférence des Chefs d’Etats sur la base des principes et valeurs de notre organisation.
La vision africaine du règlement de cette crise se décline, selon nous, en trois points :
- Un cessez le feu
- Le strict respect de l’embargo sur les armes
- Des concertations nationales suivies d’élections libres et transparentes
Cette approche repose sur les principes du protocole établissant le conseil de paix et sécurité notamment le règlement pacifique des disputes et conflits ainsi que la non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat membre.
Ensuite, il est indispensable que nous définissions la stratégie par laquelle nous souhaitons mettre en œuvre cette position africaine. Il s’agit notamment des modalités de coordination et de coopération avec l’Organisation des Nations Unies, les Etats voisins- notamment dans le cadre du processus de Nouakchott ; et les partenaires internationaux.
Par ailleurs, il est nécessaire que nous nous accordions sur les leviers de notre engagement pour la paix et la sécurité, afin de parer aux cas où certains acteurs ne respectent pas les principes sus mentionnés.
Enfin, nous devons ajuster le dispositif institutionnel sur place non seulement afin de mettre en œuvre ladite position africaine, mais également en vue de la confirmer. Pour cela, il faut que le dispositif déployé soit optimal et évite toute redondance avec un processus de prise de décision clair à chaque échelon : c’est à dire de l’envoyé spécial de l’Union Africaine, au Panel de Haut niveau, au Conseil de Paix et Sécurité et enfin à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement.
Par ailleurs, il est impératif que les acteurs africains déployés bénéficient des ressources adéquates - humaines comme financières et de mécanismes flexibles dans le cadre des règlements de l’Union. L’affirmation d’une position africaine sur la crise libyenne ne se fera pas sans un coût financier conséquent.
Mes chers frères, alors que le Fonds sur la Paixsera bien opérationnel, je voudrais proposer que le financement d’une mission politique de l’Union Africaine pour la Libye constitue le premier terrain de son opérationnalisation. D’une part, cela attestera de notre détermination auprès des acteurs libyens et des partenaires internationaux ; d’autre part, ce serait la meilleure illustration de notre engagement pour une solution politique à cette crise qui affecte l’ensemble de la région sahélo-saharienne.
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Le monde nous observe. L’Afrique nous regarde. Mais surtout le peuple frère libyen qui souffre nous attend. Huit ans après le déclenchement de la crise libyenne, nous n’avons plus d’excuse. Nous sommes témoins chaque jour des conséquences et des avatars de la crise libyenne dans plusieurs pays frères notamment le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le Soudan. La crédibilité de notre architecture de paix et sécurité dépend de notre volonté collective d’y apporter des solutions idoines et efficaces.
Je vous remercie de votre attention.