Permettez-moi tout d’abord d’exprimer au gouvernement et au peuple frère d’Ethiopie mes
remerciements les plus sincères pour l’accueil chaleureux et l’organisation réussie de ce deuxième
Sommet sur le climat. J’adresse également mes remerciements à la Commission de l’Union
Africaine pour son engagement constant pour la cause climatique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Depuis quelques temps déjà, l’urgence climatique est devenue une préoccupation mondiale.
Aujourd’hui, le réchauffement climatique s’impose à nous comme une évidence, comme une
contrainte mais aussi comme un défi énorme à relever.
Car nous le constatons partout, dans notre vécu, dans notre ressenti, chez nos agriculteurs, chez
nos éleveurs, dans nos villes, dans nos campagnes, les soubresauts climatiques engendrent
destructions et catastrophes en cascades.
Il a été évalué que les effets climatiques combinés réduisent de 3% du PIB les perspectives de
croissance de notre continent.
Excellences Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, le paradoxe de notre continent réside dans l’équation suivante. En effet, malgré le
fait que nous contribuons à une infime part des émissions mondiales à effet de serre, nous en
subissons les coups rudes, que cela soit en termes de sécheresse, d’inondations ou des vagues de
chaleur.
Face à ce diagnostic alarmant, notre réponse doit être à la hauteur de l’urgence. Afin que les
mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, il nous faut changer de paradigme et nous
tourner vers un modèle de développement alternatif qui inscrit la transition énergétique au cœur de
nos priorités.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui notre continent poursuit un double objectif ; celui de l’adaptation et de l’atténuation,
inscrit à l’agenda 2063 de l’Union Africaine mais aussi dans des cadres multilatéraux notamment
l’accord de Paris sur le climat. Dans l’immédiat, l’urgence appelle à la mise en place d’une
stratégie d’adaptation. Cela passe notamment par la restauration des écosystèmes dégradés mais
aussi par des investissements dans le développent social des communautés vulnérables.
A ce propos, je voudrais partager avec vous l’expertise de mon pays avec la mise en place de la
Sovereign Carbon Agency ». En effet depuis deux ans déjà, l’Agence collecte les contributions
carbones basées sur le principe « pollueur – payeur » et les transforme en projets d’adaptation
pour les communautés impactées par le réchauffement climatique.
Les revenus générés ont permis de créer des conditions favorables pour le financement de petits
projets destinés aux populations vulnérables.
Nous devrons tous ensemble réfléchir à la manière d’harmoniser cette taxe carbone à l’échelle de
notre continent. Cela pourrait maximiser les financements pour l’adaptation, promouvoir une
transition énergétique équitable, renforcer la coopération régionale et donner au continent une voix
plus forte sur la scène mondiale.
Mesdames et Messieurs,
Pour affronter l’hydre du réchauffement climatique, il nous faut mettre en place un mécanisme de
financement pérenne. C’est ce mécanisme, à n’en pas douter, qui sera le baromètre de la
crédibilité de la communauté internationale et, à terme, de l’efficacité des politiques pour lutter
contre le réchauffement climatique.
Pour exploiter les nombreuses potentialités énergétiques décarbonées de notre continent nous
devons porter à au moins 20% la part de financement des énergies renouvelables d’ici 2030.
C’est pourquoi nous plaidons pour un accès simplifié, rapide et massif aux fonds internationaux
pour investir dans les infrastructures vertes et résilientes.
A ce propos l’accord obtenu pendant la COP 29 permettant de tripler les flux financiers vers les
pays en développement d’ici 2035 va dans le bon sens. Mais nous savons que cela reste insuffisant
pour atteindre nos objectifs.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Ce Sommet intervient à la veille de l’Assemblée Générale des Nations Unies et de la COP 30 sur
le changement climatique.
C’est une opportunité pour nous, pour appeler d’une seule voix à une justice climatique fondée sur
le principe des responsabilités communes mais différenciées.
C’est une opportunité également pour rappeler à nos partenaires internationaux leur engagement
dans les financements de la transition écologique dans son ensemble. Je pense par exemple aux
mécanismes novateurs tels que l’allégement de la dette en échange d’investissement vert, aux
fonds de compensation pour les pertes et les dommages mais aussi au fond vert pour le climat.
Excellences, Mesdames et Messieurs
Unissons nos efforts et nos forces et faisant en sorte que le Financement climatique devient le
levier d’une renaissance africaine verte et solidaire.
Je vous remercie de votre attention