À l'occasion de la commémoration du 80ème anniversaire de la fondation des Nations Unies, le Président de la République de Djibouti, Son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh, a participé aujourd'hui, lundi, à une réunion solennelle aux côtés des chefs d'État et de gouvernement et du Secrétaire général de l'Organisation. Dans son allocution, le Président Guelleh a rappelé que, dès la signature de la Charte des Nations Unies à San Francisco, les États fondateurs s'étaient engagés à « préserver les générations futures du fléau de la guerre » et à « favoriser le progrès social dans une liberté plus grande ». Il a souligné que si peu de nations africaines étaient représentées à l'époque, toutes ont, dès leur accession à la souveraineté internationale, pleinement endossé les idéaux fondateurs de l'ONU.
En revenant sur les acquis de ces huit décennies, le Chef de l'État djiboutien a mis en avant le rôle indispensable de la Charte, qui demeure la boussole face aux défis globaux tels que le changement climatique, l'extrême pauvreté, les menaces à la paix et la sécurité internationales. Il a salué les réformes engagées sous l'impulsion du Secrétaire général, visant à moderniser le multilatéralisme pour le rendre plus agile, inclusif et mieux coordonner avec les organisations régionales, financières et commerciales.
Le Président a toutefois mis en garde contre les menaces grandissantes qui pèsent sur l'idéal onusien. Il a dénoncé la résurgence 2 du repli nationaliste, la tentation du minilatéralisme et la reconstitution de logiques de blocs, qui érodent la coopération internationale et attisent un climat de méfiance, de conflits et d'instabilité.
Face à ces périls, Djibouti appelle à une mobilisation internationale pour réinventer un multilatéralisme résolument inclusif, ambitieux et solidaire. Un multilatéralisme où chaque État, quelle que soit sa taille ou son influence, verrait ses préoccupations légitimes entendues et prises en compte. Le Président Guelleh a insisté sur l'impérative défense du droit international, pilier de l'action collective, et sur la nécessité de mobiliser des ressources financières nouvelles et additionnelles pour le développement durable, la consolidation de la paix et la justice climatique.
Pour conclure, le Chef de l'État a affirmé que la prise de conscience des fragilités actuelles ne doit pas paralyser la communauté internationale, mais doit, au contraire, aiguiser sa volonté collective de retisser les liens de confiance, de panser les divisions et de retrouver « l'esprit de San Francisco » qui anima les pères fondateurs. Djibouti, at-il assuré, croit fermement en cette voie et renouvelle son vœu pour un engagement commun, déterminé et sans faille en faveur d'un ordre international plus juste et plus pacifique.